L'actus
du Pro Bono
Hélène Martin (Les Potagers de la Vésubie), son expérience de la Pro Bono Factory
Hélène Martin, présidente de l’association Les Potagers de la Vésubie, a tenté l’aventure de la Pro Bono Factory en 2020 et nous livre son retour d’expérience.
Manon Philippe
19 oct. 2021
Son association , créée en 2015, a pour objectif de remettre en culture des terres en friche. Pour cela, l’association demande à des propriétaires de leur prêter d’anciennes terres agricoles qui seront ensuite mises à disposition des paysans et des maraîchers, le tout gratuitement.
C’est un projet qui permet de créer de l’emploi, en plus de relancer les circuits courts par la production et la commercialisation des produits locaux.
Une histoire personnelle avant tout
« C’est une histoire de famille. Je voyais ces terrains plus du tout exploités, qui s’appauvrissaient et qui devenaient des friches. Enfant, j’y allais en vacances et en grandissant, j’y suis allée avec mes enfants. Venant de Marseille, je me suis rendu compte qu'amener les courses, car les produits locaux sont très chers, n’était pas pratique. Il y avait donc un potentiel extraordinaire. On a été deux ou trois à avoir cette idée, et on a créé une première association. Elle n’a duré qu’une année, mais de là sont nés Les Potagers de la Vésubie. »
Un projet complexe
Après avoir trouvé un premier propriétaire qui s’est lancé dans l’aventure, le premier projet s’est réalisé sur le territoire des PAILLONS. Mais le ressenti du projet pose problème sur le territoire, il est assez méconnu des habitants. C’est un problème de culture d’après Hélène. Le projet est regardé de loin, mais personne n’ose s’y intéresser réellement, habitants comme institutions.
Les premières difficultés rencontrées par l’association sont l’éloignement géographique d'Hélène, résidant sur Marseille, et le manque de moyens matériels. Mais la plus grande contrainte, c’est la complexité du projet. L’établissement des conventions entre les propriétaires et l’association est le fruit d’un dialogue.
« Il faut trouver le bon paysan, sur la bonne terre, qu’il puisse en vivre et résoudre les problèmes pour se loger. Donc on va aussi intervenir auprès des mairies. C’est beaucoup de difficultés, mais quotidiennement, on trouve des solutions. »
La Pro Bono Factory
« Je ne connaissais pas du tout et j’ai été alerté par une amie qui travaille à la métropole qui m’a encouragée à répondre. C'était gratuit donc c’est un paramètre important. J’ai rencontré Pro Bono Lab à la Ruche à Marseille. À partir de là, on a fait les premiers diagnostics, on a eu différents échanges. Une fois les diagnostics terminés, le marathon a débuté et de là sont sortis les livrables et les fiches actions. J'étais totalement emballée par la Factory, je le referai bien. »
Malgré le contexte sanitaire compliqué, le marathon a pu se dérouler en visio. Malheureusement pour Hélène, la tempête Alex qui a touché les Alpes Maritimes est venue interrompre le programme. Mais grâce à la volonté de fer de chacun, le maximum de bénéfice a pu en être tiré.
« Le marathon m’a marqué, c’était la première fois en cinq ans que j’entendais l’expression de mon projet dans la bouche de quelqu’un d’autre... c’était une découverte. Ça nous a permis de nous recentrer et cibler ce qu’on faisait et ce qu’on ne faisait pas. Ça nous a permis de faire le point sur certains manques et faiblesses et aussi nos forces évidemment. Et tout ça de manière très précise mais avec une immense compréhension, les gens étaient là dans une démarche d’aide et d’appui. »
Cette approche par l’intelligence collective a permis à Hélène de se recentrer dans son rôle de présidente et de traduire ce qu’elle faisait déjà dans l’association en matière d’offre marchande. Aujourd’hui, Hélène a réalisé que les Potagers de la Vésubie font partie intégrante de l’ESS.
Mais la Factory ne s’est pas limitée au marathon, car l’association a continué à bénéficier d’un suivi avec AZ’UP qui s’est saisi des livrables produits par les volontaires pour aider à mettre le plan d’actions en marche, notamment la recherche de nouveaux adhérents et la redéfinition de la matrice financière du projet.
Et la suite ?
L’association a, comme chaque année, organisé le 5 septembre, à Lantosque, sa fête annuelle. Elle rassemble un marché des producteurs, des ateliers et une visite des potagers, accompagnée d’explications sur la permaculture, un débat sur l’agroécologie et la transition écologique.
Une nouvelle dynamique s’est créée suite à cette Factory et de nouvelles installations sont prévues !
« Ce qui me fait très plaisir c’est le soutien de la métropole. L’accompagnement de Pro Bono Lab en a été une expression. En tant que présidente, je suis personnellement satisfaite, ça m’a permis d’avoir un deuxième souffle. Ça m’a donné la légitimité car je me suis toujours demandé si c’était viable, et ça m’a rassuré. Ce qu’on fait a du sens ! »
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