L'actus
du Pro Bono
Pro bono : intelligence collective et bienveillance
Retrouvez le témoignage sur l'expérience pro bono de Jérémie Chomette, Directeur Général de la Fondation Danielle Mitterrand
Manon Philippe
9 déc. 2020
La Fondation Danielle Mitterrand (France Libertés) est une fondation créée en 1986 par Danielle Mitterrand pour lutter contre toutes les formes d’oppression. Concrètement, sa mission est de soutenir et mettre en lumière des initiatives de terrain porteuses de solutions et de changement, de plaider , mais aussi de sensibiliser pour informer et mobiliser les citoyens. La fondation arbore depuis cette année une nouvelle signature « donnons vie aux utopies ».
Pour Jérémie Chomette, Directeur Général de la fondation, l'époque est décisive : « nous vivons un moment assez inédit dans l’histoire de l’humanité, que ce soit au niveau du réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité, l’augmentation des inégalités, … Si on ne change pas nos modèles de société, nous allons droit dans le mur. » Depuis de nombreuses années, la fondation explore les alternatives, encourage l’émergence d’autres modèles, développe de nouveaux récits réalistes pour montrer qu’une « troisième voie » est possible, qui ne serait ni celle de la croissance verte, ni celle d'un effondrement certain.
Une ambition forte donc, des actions concrètes, et une équipe restreinte, comme pour beaucoup de structures qui œuvrent au quotidien pour l’intérêt général. C’est d’ailleurs sur la question des recrutements que la fondation a sollicité Pro Bono Lab en juin dernier : « Nous avions besoin de réfléchir avec des gens extérieurs à notre structure sur la problématique de nos recrutements, de bénéficier de conseils et surtout d’une nouvelle vision. Ce besoin général, nous l’avions identifié en interne. Ensuite, Pro Bono Lab nous a aidé bien le cadrer et à l’affiner. »
3 volontaires, 3 sessions, 3 semaines
Pour cette mission, les équipes du Lab ont recruté trois volontaires et ont réfléchi au meilleur format avec le Directeur de la structure : « Très vite, nous nous sommes tournés vers une mission en trois temps, trois fois deux heures, répartis sur trois semaines. Bien sûr, pour nous la question du temps était primordiale. En sortie de confinement, ce n’est pas forcément évident de prendre six heures ! Mais ce format nous paraissait le plus adapté à notre besoin. »
Le contexte sanitaire jouait également un rôle dans l’organisation de la mission, qui devait alors se dérouler à distance, par visioconférence. Bien sûr, la frustration de ne pas pouvoir se rencontrer physiquement et échanger de vive voix est présente. Mais c’est aussi une manière de rendre les missions accessibles malgré les contraintes : « Cela permet à des gens de s’engager de partout en France, partout ailleurs, ce qui est une très bonne chose. Une des trois personnes participait même à la mission depuis le Maroc ! »
Une première pour la fondation
C’était la première fois que la fondation avait recours à ce type d’accompagnement. Avant la mission, les questions s’enchaînaient pour Jérémie Chomette « les volontaires vont-ils être en capacité de comprendre la spécificité de ma structure ? Etant issus du monde de l’entreprise, pourront-ils bien s’adapter à notre besoin, me comprendre ? ». Le doute s’est rapidement dissipé à la rencontre de Nathalie, Stephan et Mathilde. Trois profils diversifiés, trois profils complémentaires venus prêter main forte, qui ont rapidement pris leurs marques. « Ils avaient bien conscience qu’ils s’adressaient à un organisme d’intérêt général, avec des façons de faire assez différentes. Ils ont vraiment écouté mes besoins, sans m’imposer de vision ou de processus qui ne correspondraient pas à notre structure. »
Des bénéfices à tous les niveaux
Au terme de cette mission, Jérémie Chomette se dit très satisfait de l’expérience : « Le premier bénéfice est pour ma structure bien sûr, et sa structuration RH. Nous avons aujourd’hui un processus de recrutement beaucoup plus formalisé, solide, plus professionnel et de nouveaux outils. […] Ce qui est important, c’est le fait d’avoir travaillé ensemble, dans une dynamique de co-construction. J’ai donc pu m’approprier réellement tous les résultats de cette mission. C’est bien plus puissant que si quelqu’un venait me fournir des réponses clé en main ». Et ça ne s’arrête pas là. Jérémie Chomette évoque aussi les bienfaits de cette mission d’un point de vue plus personnel. Pour lui, échanger avec les volontaires, bénéficier de leurs compétences et de leurs conseils lui a permis de renforcer ses capacités et de sa rigueur sur la question du recrutement mais aussi sa confiance en soi. « D’avoir pu partager autant avec les volontaires au cours des trois sessions, ça m’a permis de bien me situer et de me préparer à mes futurs recrutements. Je suis plus affirmé et beaucoup plus à l’aise ! »
Le mot de la fin, par Jérémie Chomette :
« Le vrai point positif de ces missions pro bono, c’est cette dimension d’intelligence collective et de bienveillance. Ça apporte beaucoup de solidité, à condition bien sûr d’être soi-même impliqué dans cette dynamique collective »