L'actus
du Pro Bono
Le pro bono pour les associations, avec Véronique d'Estaintot
Entretien avec Véronique d'Estaintot, co-fondatrice de l'association Parents et Talents.
Pro Bono Lab
22 janv. 2021
Pouvez-vous nous présenter l’association Parents et Talents ?
Notre association existe depuis 2016 et propose des ateliers pour les parents, en entreprise et dans les collectivités. Notre objectif est d’aider les parents à devenir plus acteurs de leur équilibre de vie en développant une relation parent-enfant de qualité. Quand cette relation se passe bien c’est énergisant, quand elle se passe mal ça rejaillit sur la vie, le travail. Les thèmes proposés concernent les moments-clés et les problématiques de la vie de parent. Les ateliers sont proposés par l’entreprise, ce qui permet de montrer qu’elle voit aussi ses employés en tant que parents. Nous organisons également des conférences.
Quelle est votre vision du pro bono (bénévolat/mécénat de compétences) ?
C’est un concept vraiment intéressant et puissant pour remettre à plat les problématiques, les choix, et progresser dans l’activité. Les missions apportent un éclairage nouveau sur des questions stratégiques et pratiques, avec des recommandations opérationnelles nous permettant de choisir des orientations et d’avancer concrètement ensuite. Elles nous ont permis de structurer notre discours, de valider notre vision et nos objectifs et de répondre à nos besoins au fil du temps. Les livrables restent longtemps pertinents et exploitables, nous les ressortons souvent. Peut-être qu’au niveau de la mise en œuvre, les associations auraient besoin d’un plan d’action séquentiel pour les aider ou d’un groupe rattaché à la structure d’accompagnement pour prendre le relais. Mais ce qui est sûr, c’est que d’une mission à l’autre, on mesure le chemin parcouru.
Quel est votre besoin actuel en termes de compétences et d’accompagnement ?
En ce moment on a besoin d’aide en marketing et en changement d’échelle. On aimerait un accompagnement sur du plus long terme, une mission de 6 mois par exemple, avec des points d’avancement réguliers. Certaines structures proposent des accompagnements bénévoles dans la durée, mais nous ne correspondons pas à leurs critères. Le bénévolat et le mécénat de compétences nous ont aidés, apportant des compétences complémentaires aux nôtres ; cependant, le format qui associe étudiants et salariés pourrait être amélioré car les étudiants manquent parfois d’expérience. Peut-être serait-il intéressant qu’ils puissent accompagner la mise en œuvre de certaines recommandations en effectuant des tâches concrètes relevant de leurs compétences ?
Quelle est votre perception des rapports entre entreprises et ESS (économie sociale et solidaire) ?
On perçoit parfois, dans les entreprises, un questionnement sur le sérieux des projets associatifs. J’ai constaté que, pour certains salariés, la rencontre avec une association est une vraie découverte, une immersion dans un univers inconnu. Les participants sont étonnés de ce qu’ils découvrent, ça leur apporte une certaine fraîcheur. Ils réalisent que les compétences développées dans le cadre professionnel peuvent être mises au service de projets porteurs de sens, avec un enjeu de société. Les participants semblent heureux de mettre leur professionnalisme au service de projets d’intérêt général et sont parfois impressionnés par la qualité du travail accompli par l’association. La démarche du pro bono permet aux entreprises de fédérer en interne leurs équipes et c’est super de voir qu’elle se développe en région. Il y a un vrai potentiel et il faut convaincre les gens, même si c’est encore difficile pour les TPE-PME à mettre en place.
Entretien réalisé dans le cadre du Panorama du pro bono 2019, l’étude de référence sur l’engagement par le partage de compétences (bénévolat/mécénat de compétences) réalisée une seconde fois par Pro Bono Lab avec le soutien de la Fondation Deloitte, la Fondation Société Générale, la Fondation Schneider Electric, la Fondation Groupe ADP, et en partenariat avec Le RAMEAU, Admical et l’Ifop