L'actus

du Pro Bono

Mettons les compétences de nos collaborateurs au service du bien public

Tribune collective
Manon Philippe
22 janv. 2021

Quatre grands dirigeants d'entreprises réaffirment cette conviction que le pro bono, et le don des compétences de leurs collaborateurs à des structures à finalité sociale - via le mécénat de compétences notamment -, constituent l'engagement citoyen le plus riche et vertueux pour le développement de projets à fort impact social... comme pour la performance sociale de toute entreprise. Par Frédéric Moulin (Président du Conseil d'Administration de Deloitte France, Président de la Fondation Deloitte, Parrain de Pro Bono Lab), Frédéric Oudéa (Directeur Général de la Société Générale), Marie-Célie Guillaume (Directrice Générale de Paris La Défense), Alain Dinin (Président Directeur Général de Nexity, Parrain de Pro Bono Lab).


Dans le cadre du grand débat qui accompagne actuellement le projet de loi PACTE du Gouvernement, nous sommes nombreux à vouloir réaffirmer le rôle social de l’entreprise. Avant même qu’émerge de cette réflexion l’idée d’inscrire dans le Code Civil la « vocation sociale de l’entreprise », nombreux en effet sont les dirigeants qui ont pris leurs responsabilités en développant ou soutenant des actions à fort impact social. Oui, la « raison d’être » de chaque entreprise est de s’engager, avec tous les acteurs de ses territoires d’ancrage, pour assurer collectivement la pérennité et le développement de ses écosystèmes. Oui, la raison d’être de chaque entreprise est d’investir perpétuellement dans la citoyenneté, dans les générations futures, pour préparer l’avenir ; un meilleur avenir. Oui, l’entreprise est un acteur essentiel, un acteur à part entière de l’intérêt général et l’intérêt général une préoccupation permanente de l’entreprise. Une entreprise qui ne s’engage pas, c’est une entreprise qui ne se projette pas. Qui ne prépare pas l’avenir.

Investir dans la citoyenneté passe aussi par le don de compétences

Pour s’engager et participer à ces dynamiques d’innovation sociale, l’entreprise dispose aujourd’hui d’un très large éventail d’actions citoyennes. Au-delà des contraintes légales de la RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise), elle imagine au quotidien, avec les acteurs de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire), des nouveaux modes de partenariats innovants. La France est d’ailleurs un véritable laboratoire d’innovation sociale où se confrontent et se complètent les initiatives citoyennes d’acteurs très divers issus de la sphère publique, privée ou de la société civile. Le rôle de l’entreprise n’est désormais plus seulement de les soutenir financièrement, mais bien de les co-construire et de les porter très directement avec chacun.

Le premier capital de toute entreprise, ce sont les femmes et les hommes qui la composent. La première des ressources dont elle dispose, ce sont ses ressources humaines. Et la plus grande richesse que l’entreprise puisse adresser au bien public, c’est la somme des talents et compétences de ces hommes et de ces femmes. Une entreprise engagée, c’est d’abord une entreprise qui ouvre à ses collaborateurs cette perspective de l’engagement citoyen par le partage de compétences et la possibilité de mettre directement leurs savoir-être et savoir-faire au service de grandes causes sociétales. Le pro bono, qui consiste à transmettre gratuitement ses compétences au service d’une structure à finalité sociale, est ainsi l’engagement le plus riche et vertueux qui soit. C’est pourquoi nous continuerons, aux côtés notamment de Pro Bono Lab qui porte en France cette grande ambition, de construire des dispositifs de mobilisation de nos collaborateurs et faire en sorte que chaque grande cause ait accès aux compétences dont elle a besoin pour se réaliser durablement et générer le plus vaste impact social.

Le pro bono, un levier de performance sociale

L’engagement des collaborateurs par le partage de compétence, le mécénat de compétences plus précisément, est ainsi un dispositif de plus en plus crucial, non en marge mais au cœur de nos projets d’entreprise. Il permet d’abord à chaque structure à finalité sociale de se développer durablement en obtenant des compétences dont elle ne dispose pas. Mais il permet aussi et surtout d’accompagner de l’intérieur les transformations de nos entreprises. Offrir à des salariés la possibilité de mobiliser leurs compétences pour le bien public, c’est faire de chaque collaborateur un acteur de l’engagement citoyen de l’entreprise, un ambassadeur de ses valeurs fondamentales. C’est aussi leur donner l’opportunité de se réaliser pleinement, au-delà de leurs missions professionnelles. D’après l’association Pro Bono Lab, 68% des collaborateurs engagés dans les opérations qu’elle coordonne développent de nouvelles compétences en s’engageant pour l’intérêt général. « L’empathie », « la créativité » et « la résolution de problèmes complexes » figurent parmi les soft skills les plus développées dans ce cadre, celles-là mêmes qui seront nécessaires, nous le savons, pour exercer les métiers de demain.

Faisons de chaque compétence de nos collaborateurs un bien public

Au cœur de nos politiques de ressources humaines et du processus d’anticipation des métiers de demain, l’engagement des collaborateurs contribue, à son niveau, à une meilleure qualité de vie au travail et à la performance sociale de nos entreprises. En prise avec les grands enjeux sociétaux actuels ou à venir, tels que la transformation digitale, la nécessité de « faire et vivre ensemble », l’ère de l’intelligence artificielle ou du nouveau rapport des générations futures vis-à-vis de l’entreprise, nous devons développer l’intelligence émotionnelle et relationnelle de nos collaborateurs et répondre à leur quête de sens car permettre à nos collaborateurs de s’engager, c’est répondre à leurs attentes, et aux besoins de nos entreprises, face à l’évolution du monde du travail. Ensemble, développons les compétences de nos collaborateurs, ce potentiel que nous considérons comme le plus précieux, au service du bien public.

EN SAVOIR + : LIRE LA TRIBUNE COMPLÈTE

Source : La Tribune, 5 février 2019

Auteurs : Frédéric Moulin (Président du Conseil d’Administration de Deloitte France, Président de la Fondation Deloitte, Parrain de Pro Bono Lab), Frédéric Oudéa (Directeur Général de la Société Générale), Marie-Célie Guillaume (Directrice Générale de Paris La Défense), Alain Dinin (Président Directeur Général de Nexity, Parrain de Pro Bono Lab)

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