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Faire du mécénat de compétences dans un cabinet de conseil - Sarah, Fondation Devoteam

La Fondation Devoteam a lancé un dispositif de mécénat de compétences en 2018. Sarah nous explique comment cela marche et les écueils à éviter.
Manon Philippe
1 févr. 2022

Dossier complet sur le mécénat de compétences des cabinets de conseil

Sarah Le Mesre est responsable de la Fondation Devoteam. Le dispositif de mécénat de compétences a été lancé en 2018. Environ 30 associations en sont bénéficiaires et 200 consultants sont mobilisés chaque année.

1. Parlez-nous de votre dispositif de mécénat de compétences

Chez nous, le mécénat de compétences est assez récent : il existe depuis 3 ans. Le constat : des consultants en inter-contrats pourraient être occupés en MDC, afin qu’ils gagnent en expérience et en compétences au service d’un projet à impact social. Le mécénat de compétences permet aussi de renforcer la motivation des salariés, qui sont contents de travailler pour des associations.

C’est bon pour l’image de marque de l’entreprise, ça permet d’incarner concrètement la vision d’entreprise “tech for people unlocks the future”. Il y a ensuite un jeu d’équilibre à trouver entre intérêt fiscal / marketing / RH.

Cette initiative a été portée par 2 consultants de la branche « Devoteam management consulting » puis a été reprise par la Fondation en 2019 pour être étendue dans tout le groupe. On teste, on développe et on y va pas à pas.

Chez Devoteam, on veut de l’impact : pas de one shot mais un accompagnement significatif sur le long terme. Aujourd’hui, il y a une trentaine d’associations accompagnées.

On fait du mécénat de compétences sur nos compétences coeur de métier, c’est-à-dire avec des compétences tech uniquement (exemple de missions : diagnostic digital, conseils RGPD. site web, ERP, CRM…). Le plus simple à staffer ce sont des missions assez courtes et à temps partiel.

Les différentes étapes type sont : audit de l’association / co-construction d’un plan d’action / réalisation de tout ou partie du plan d’action (changement de CRM, passage dans le cloud, installation d’une suite bureautique, conformité RGPD, construction d’une application, ...) - avec plusieurs sujets en parallèle et des équipes différentes.

On est plutôt sur du conseil et de l’aide à la gestion de projet. On peut proposer un accompagnement facturé si l’association a besoin d’un accompagnement long et constant (il n’y a pas de tarifs associatifs à proprement parler, mais le commercial fait un effort certain sur ses marges).

On propose cette facturation lorsqu’il y a besoin d’avoir une continuité et un suivi au long court dans la mission, avec des deadlines courtes, alors que ça ne sera pas possible en mécénat. Après, on continuera à faire du mécénat de compétences quoi qu’il en soit.

2. Quels points positifs / difficultés rencontrées ?

Les difficultés :
- La continuité de staffing : on reste une entreprise à but lucratif. Si un client a besoin d’un consultant et va facturer, il est prioritaire par rapport au mécénat de compétences. Ce qui implique potentiellement un remplacement et donc un délai dans la réalisation de la mission. Après, à partir du moment où on prend la mission de l’association, on a le même devoir d’excellence : , on va jusqu’au bout des engagements qu’on a pris et on fait de notre mieux, comme pour n’importe quel client.

Concrètement, dans la mise en place, je demande toujours au consultant de bien coordonner ses actions commerciales et ses actions en mécénat de compétences. Il doit bien informer ses managers de son travail en mécénat de compétences et anticiper son départ s’il voit qu’il va commencer une autre mission, prévenir pour qu’on ait le temps de réaliser le remplacement.

Un garde-fou est que le consultant soit bien au courant du fonctionnement du mécénat de compétences et assure une communication fluide avec son manager, son commercial ainsi que la personne qui gère les missions mécénat de compétences. Sur des missions classiques ça arrive aussi de déplacer des gens sur d’autres missions, ce n’est pas qu'en mécénat de compétences.

Plus le mécénat de compétences est connu dans l’entreprise, et mieux les remplacements sont gérés car les managers connaissent le concept et ses avantages.

Le positif :
Les associations sont très reconnaissantes, bien plus que les clients, ce qui est agréable et valorisant. Les consultants sont heureux et gagnent en compétences, et les associations parlent de nous.

3. Quels conseils vous donneriez à un cabinet de conseil qui veut se lancer sur de l’engagement en intercontrat ?

Allez-y !

Mes conseils :
- Parlez, écrivez, réseautez au sein de l’entreprise, expliquez ce qu’est le mécénat de compétences, les avantages pour vos interlocuteurs, identifiez des relais de communication, des ambassadeurs, multipliez les retours d’expérience des collaborateurs et des associations.
- Construisez un réseau de managers embarqués, ils pourront vous aider à mieux qualifier les besoins des associations, identifier les collaborateurs pertinents, en parler aux entretiens annuels, être ambassadeurs auprès des directeurs et des collaborateurs
- Sur les missions, assurez un binôme Junior/Senior en supervision. Ça permet d’avoir une véritable expertise pour l’association, de faire monter en compétence le junior et de donner l’opportunité à un senior (généralement peu en intercontrat) de s’impliquer, ne serait-ce que quelques heures dans le mois.
- Être clair dans les contraintes de chacun. Par exemple, préciser à l’association que le consultant peut partir en mission assez rapidement, et que même si on assure le remplacement, il vaut mieux prévoir une élasticité de la durée du projet. Les devoteamers doivent aussi comprendre les enjeux de l’association pour délivrer une mission adaptée à ce secteur qu’ils connaissent encore peu.
- Autant que possible, définir des durées de mission assez courtes, de lotir les missions de façon à ce que le consultant ait le maximum de chances de réaliser ce pour quoi il est venu. Autant que possible, on essaye de définir des lots de 3 à 5 jours.

Aller + loin :
- 5 recos pour une stratégie de mécénat de compétences réussie
– spécial cabinet cabinets de conseil

- Témoignage d'Yves Rey-herme, Directeur de Coop-ère
- Témoignage d'Alexandra Rossi, Chargée des partenariats et développement d'Objectif pour l'emploi
- Replay de l'événement "le mécénat de compétences et les cabinets de conseil"

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