L'actus
du Pro Bono
Le pro bono à la retraite
Entretien avec Chantal Durieux, retraitée à Saint Etienne
Manon Philippe
22 janv. 2021
Comment avez-vous expérimenté l’engagement pro bono ?
Je suis Présidente du centre Saint-Etienne de France Bénévolat, où je passe en moyenne deux jours par semaine. Cela me tenait à coeur de promouvoir le bénévolat. L’association accueille des personnes qui cherchent à faire du bénévolat. Il faut donc des qualités d’écoute, d’empathie, de discrétion, et aussi une bonne connaissance du tissu associatif local. Nous organisons aussi des évènements : il faut donc des capacités de gestion, d’organisation, de communication, de connaissance de l’outil informatique, d’attention aux autres… Enfin, nous souhaiterions aider davantage les associations du territoire dans leur vie quotidienne.
J’ai aussi participé à un Marathon Probono avec Pro Bono Lab. J’ai soutenu l’association Rue du Développement durable – Le Réfectoire, sur sa stratégie de financement. Pendant une journée, les représentants de l’association ont tout mis sur la table, ont expliqué les problèmes qu’ils rencontraient, et le groupe de volontaires a fait preuve de psychologie et d’écoute pour animer, ordonner les idées et arriver à des choses concrètes, des décisions.
Quelle est votre vision du pro bono (bénévolat/mécénat de compétences) ?
Les associations ont toutes les mêmes problèmes : comment recruter des bénévoles, les accueillir et les fidéliser ; comment bien communiquer, notamment sur les réseaux sociaux ; et enfin, comment assurer la gouvernance de l’association, et comment assurer une bonne relation entre bénévoles et salariés.
Étant présidente d’une association, j’ai pu voir à quel point l’apport en compétences de bénévoles lui a permis de se structurer. Nous faisons partie d’un collectif à Saint- Etienne, « Le bénévolat parlons-en », qui a bénéficié d’un accompagnement pro bono grâce à Pro Bono Lab. Nous avons notamment rédigé une charte du collectif en janvier, et un autre groupe va travailler sur la communication.
J’apprécie beaucoup le partage d’expérience dans le pro bono. C’est cette richesse de points de vue qui est intéressante. Rencontrer une association, cela ouvre des horizons. On découvre aussi des méthodes de travail dynamiques et concrètes. Les associations accompagnées repartent avec des actions à mener et sont obligées de se bouger ! Le pro bono permet vraiment d’apporter quelque chose.
Je vois beaucoup de savoir-être nécessaires pour s’engager en pro bono, et que selon moi on développe, car le pro bono nous pousse à nous remettre en cause : le sens des autres, la générosité, le sens du service, la capacité d’analyse, de synthèse, de travail en équipe.
J’ai eu la chance de trouver une association qui me correspond, mais je reçois des bénévoles qui n’ont pas cette chance. Il y aurait peut-être un travail de réflexion à faire des deux côtés : un bilan de compétences pour les futurs bénévoles, et pour les associations, une réflexion à avoir sur le type de bénévoles qu’elles recherchent.
Pour encourager le pro bono, et faire en sorte que les associations puissent trouver des bénévoles, il faut communiquer, organiser des évènements. Il y a des gens qui aimeraient faire du bénévolat mais qui attendent un déclic. Il faut aussi aller chercher les gens là où ils sont : les associations doivent avoir des antennes même dans les petites villes, les campagnes…
Il y a des acteurs intermédiaires comme Pro Bono Lab qui peuvent aider les associations. Les entreprises aussi ont un rôle, de même que les municipalités. Quand il y a une volonté commune avec un vrai objectif, cela fonctionne ! Je crois beaucoup au bénévolat de compétences, mais aussi au mécénat de compétences : les gens sont ainsi sensibilisés avant la retraite.
Entretien réalisé dans le cadre du Panorama du pro bono 2019, l’étude de référence sur l’engagement par le partage de compétences (bénévolat/mécénat de compétences) réalisée une seconde fois par Pro Bono Lab avec le soutien de la Fondation Deloitte, la Fondation Société Générale, la Fondation Schneider Electric, la Fondation Groupe ADP, et en partenariat avec Le RAMEAU, Admical et l’Ifop