L'actus
du Pro Bono
Le pro bono au service de l'emploi, avec Lionel Wawrzyniak
ESS, pro bono et solidarité dans la Métropole Aix-Marseille-Provence : entretien avec Lionel WAWRZYNIAK, Directeur Développement RH Groupe chez Hopps Group
Manon Philippe
19 janv. 2021
Suite à la publication officielle des résultats de son étude territoriale intitulée « Comment les entreprises s’engagent-elles en faveur du territoire Aix-Marseille-Provence ? », portant sur les pratiques de coopération entre les entreprises et les structures de l’ESS du territoire, Pro Bono Lab partage un entretien réalisé auprès d’un acteur de l’engagement citoyen et du bénévolat : LIONEL WAWRZYNIAK, Directeur Développement RH Groupe chez Hopps Group nous livre sa vision du pro bono sur le territoire.
Quelle est la politique d’engagement de l’organisation ?
Au sein d’HOPPS Group nous employons 18 000 collaborateurs, dont 17 000 distributeurs d’Imprimés Publicitaires, qui sont cœur de notre activité. Ces emplois, accessibles à tous sans conditions de diplôme, représentent pour de nombreuses personnes l’opportunité de s’insérer dans l’emploi ou de revenir vers le monde professionnel. L’insertion sociale et le développement de l’accès à l’emploi sur les territoires sont donc deux enjeux majeurs de notre politique d’engagement.
Quelles sont les actions menées par l’entreprise en faveur de (ou avec) des structures à finalité sociale ?
Nous développons différents partenariats afin de favoriser l’insertion professionnelle des publics éloignés de l’emploi.
Nous avons notamment noué un partenariat avec Cap au Nord Entreprendre afin d’organiser un forum de recrutement dédié aux jeunes de Marseille-Nord, et travaillons aujourd’hui à la mise en place de nouvelles actions communes. La signature d’une convention avec Face Sud Provence, de la Charte Entreprises et Quartiers, ainsi que le travail aux côtés de différents PLIE et Missions locales, nous permettent également d’agir avec différentes structures pour développer de nouvelles actions au niveau local. En 2018, nous avons notamment travaillé avec la Fondation d’Auteuil, Promotrans et Pôle Emploi dans la mise en place d’un projet d’insertion à Marseille, qui a permis à 21 jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville, d’intégrer l’entreprise et de bénéficier d’une formation en alternance en vue d’obtenir une qualification. Cette initiative a été récompensée en 2018 dans le cadre du Top 10 des recruteurs de la diversité, décerné par la Fondation Mozaïk en partenariat avec l’ANDRH (Association Nationale des DRH).
Sur la question de l’accès à l’emploi, nous travaillons également avec des entreprises concernées par les mêmes enjeux de recrutement que nous. En 2018, nous avons créé l’application Job HOPPS qui propose aux personnes souhaitant compléter leur activité, de trouver un emploi à temps partiel près de chez elles. Aujourd’hui, cette application réunit une centaine d’entreprises. Nous avons désormais pour objectif d’en faire un outil d’inclusion plus global, notamment auprès des publics éloignés de l’emploi ou fragilisés. En ce sens, nous travaillons à la mise en place d’une offre d’accompagnement ou de retour à l’emploi plus complète, en lien avec différents partenaires associatifs.
Enfin, nous réfléchissons également avec l’association Pro Bono Lab à une manière d’impliquer les personnes en recherche d’emploi dans des actions de pro bono, afin de révéler et de valoriser leurs compétences.
Quelles sont les actions d’engagement citoyen menées avec les collaborateurs ?
Nos collaborateurs s’investissent de manières différentes. L’une de nos salariées est marraine d’une jeune en recherche d’emploi dans le cadre du dispositif « 1 parrain, 1 emploi » porté par Pôle Emploi mais également membre du Conseil d’Administration d’un PLIE. Parrain dans l’association Nos Quartiers ont des Talents et dans le cadre du dispositif Apec « Sésâme Jeunes Talents », j’accompagne pour ma part de jeunes diplômés en recherche d’emploi, ainsi que des demandeurs d’emploi âges de plus de 45 ans.
Plusieurs de nos salariés effectuent également des actions de bénévolat ou s’engagent auprès d’associations. Par exemple, plusieurs salariés de notre siège situé à Aix-en-Provence, participent à la course Algernon de Marseille, qui réunit des personnes valides et en situation de handicap.
De nombreux collaborateurs ont aussi contribué au challenge Handbike que notre Mission Handicap leur a proposé il y a 2 ans. Celui-ci consistait à se relayer pour réaliser un maximum de kilomètres sur un Handbike, afin qu’un don soit ensuite reversé à l’association de l’un de nos salariés, qui soutient les familles d’enfants touchés par une maladie orpheline. Cette initiative collective a associé de nombreux participants.
Je pense que c’est l’ensemble des actions qui crée un impact réel. Nous développons différents projets, souvent au niveau local et c’est pour nous l’ensemble de ces initiatives qui ont un impact. Un exemple marquant serait toutefois pour moi la mise en place d’un évènement pour l’emploi des jeunes des quartiers prioritaires, porté par HOPPS Group et l’association Cap au Nord Entreprendre, qui s’est tenu en 2019 au sein de l’Ecole de la 2eme Chance à Marseille. L’objectif était de réunir dans un lieu emblématique pour l’emploi et la formation des jeunes, les entreprises et les structures d’accompagnements, de formation et les institutionnels œuvrant pour l’emploi à Marseille.
Quelles sont les motivations et les avantages à pratiquer du mécénat de compétences ?
Le mécénat de compétences est porteur de sens, à la fois pour l’entreprise et les collaborateurs. Ce dispositif n’a pas encore été lancé chez HOPPS Group, mais l’entreprise s’y intéresse.
Quels sont les freins rencontrés dans la mise en oeuvre du pro bono ?
La mise en place du mécénat de compétences n’a pas encore été mise en pratique au sein de l’entreprise. Toutefois, les freins qui peuvent apparaître sont le manque de temps et de ressources. A mon sens, l’un des défis à relever est de trouver l’équilibre entre les enjeux de l’entreprise et le développement de nouveaux engagements citoyens grâce à la mise en place d’une organisation adaptée.
Quelle est votre perception du territoire de la Métropole Aix Marseille Provence ?
Le territoire de la Métropole Aix-Marseille rassemble de nombreuses structures et beaucoup d’initiatives sont menées. Je pense que l’un des défis actuels est de permettre à chacune d’entre elles d’avoir un impact encore plus grand, par le développement de la proximité entre les acteurs et leurs différents projets.
Quelle est votre perception des collaborations entreprises/ structures de l’économie sociale et solidaire ?
Il peut parfois y avoir un gap entre les besoins des entreprises qui ont du mal à recruter, en particulier les profils peu qualifiés, et les attentes des candidats. Dans ce contexte, les structures de l’économie sociale et solidaire bénéficient d’une connaissance et d’une proximité avec les publics. C’est un atout majeur dans la collaboration avec les entreprises. Notre marché change. Le rôle social et sociétal d’une entreprise s’impose de plus en plus comme un facteur clé pour les salariés, et porteur de sens. S’engager dans le mécénat de compétences, c’est à la fois avoir un impact positif sur notre environnement, valoriser les compétences et accompagner les collaborateurs dans leur volonté d’avoir un impact positif autour d’eux.