L'actus
du Pro Bono
ESS et pro bono en Hauts-de-France, avec Hager Khezami
Hager Khezami, directrice de la CRESS Hauts-de-France, nous livre sa vision du pro bono sur le territoire.
Manon Philippe
22 janv. 2021
Dans le cadre de l'étude territoriale "Comment les entreprises s'engagent-elles en faveur du territoire des Hauts-de-France ?", restituée par Pro Bono Lab en janvier 2019, Hager Khezami, directrice de la CRESS Hauts-de-France, nous livre sa vision du pro bono sur le territoire.
Quelle est la mission de la CRESS (Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire) ?
La Chambre Régionale de l’Économie Sociale et Solidaire poursuit 3 missions : représenter et porter la parole des acteurs de l’ESS en région, informer, communiquer et promouvoir l’ESS, et enfin favoriser et accompagner le développement économique territorial.
À la suite d’un « ESS tour » dans les Hauts-de- France, et après avoir sondé plus de 250 personnes, nous avons publié le « Livre Blanc 2018 #ESSHDF » avec 3 axes clairs : promouvoir, sensibiliser, susciter des vocations ; monter en connaissances et en compétences, sécuriser, impulser ; et enfin développer des bonnes pratiques sur les territoires.
Quelle est votre vision du pro bono, de l’engagement par le partage de compétences (bénévolat/mécénat de compétences) ?
L’axe 2 du Livre Blanc révèle que les besoins en compétences des acteurs de l’ESS sont principalement en fonction employeur RH (ressources humaines), veille réglementaire, modèle économique, fonds européens et commande publique. Les structures sont demandeuses d’un accompagnement beaucoup plus personnalisé, au plus près de leurs besoins.
Mon prédécesseur à la CRESS a travaillé sur la création d’un pôle Mécénat et Bénévolat de Compétences. Il est pour le moment composé de 3 structures, mais sera à l’avenir ouvert à d’autres structures, toujours dans cette volonté qu’a la CRESS de structurer les acteurs pour mieux mailler le territoire et apporter l’offre de services partout en région.
Quels sont pour vous les impacts, limites, et/ou axes d’amélioration du pro bono ?
La pratique du pro bono constitue une énorme opportunité pour le territoire, surtout à l’heure où l’on a une destruction des représentations de l’État, notamment en-dehors de Lille. Quand une opportunité de marché se crée, il y a toujours des résistances.
Les priorités sont de faire connaitre le bénévolat et le mécénat de compétences, d’expliquer comment on peut en faire bénéficier et à quel titre ; et d’en faire la promotion, y compris auprès des pouvoirs publics, pour que des agents puissent aussi en faire !
Quelle est votre perception des rapports entre entreprises et ESS en Hauts-de-France ?
Il y a la représentation opérationnelle, celle au quotidien, où l’on a des structures de l’ESS qui collaborent parfaitement avec des entreprises classiques, par exemple dans l’insertion. Il y a en parallèle une représentation plus idéologique de certaines organisations, en lien avec leurs valeurs, qui peuvent être plus réticentes à collaborer avec des entreprises. De manière générale, on veut éviter « l’ESS washing ».
Sur la question de l’ESS, il y a des disparités dans la région. Par exemple, l’Aisne est un territoire d’expérimentation, où les acteurs de l’ESS se sont structurés. L’Oise est à l’image du Pas-de-Calais, avec une vraie volonté du Département d’investir cette question.
Source : Etude territoriale « Comment les entreprises s’engagent-elles en faveur du territoire des Hauts-de-France ? », janvier 2019.
Auteure : Ségolène Bunel, directrice territoriale de l’antenne Hauts-de-France de Pro Bono Lab