L'actus
du Pro Bono

Les enseignements majeurs du baromètre ADMICAL 2024
La dernière édition du baromètre ADMICAL 2024 a montré que le mécénat était en plein essor. Admical estime que 9% des entreprises en France sont mécènes et depuis 2018 le montant des dons déclarés auprès de l’administration fiscale a été multiplié par 1,4 et le nombre d’entreprises par 1,8, une progression qui s’est accélérée à partir de 2021. Qu’en est-il du mécénat de compétences ?
Pro Bono Lab
11 févr. 2025

1-Le mécénat de compétences est une priorité pour 20% des mécènes interrogés
Le mécénat de compétences est une des deux priorités dans les deux années à venir pour 20% des mécènes.
2-La pratique du mécénat de compétences se stabilise, avec un certain nombre d’entreprises de plus en plus matures sur le sujet
16% des entreprises mécènes proposent du mécénat de compétences, ce chiffre était de 15% dans la précédente édition du baromètre Admical, on peut donc constater une relative stabilité de la pratique. A noter cependant que le mécénat de compétences ne retrouve pas son niveau de 2019, où l’on estimait que 21% des entreprises mécènes le pratiquaient alors.
Les entreprises qui utilisent le mécénat de compétences sont cependant de plus en plus matures sur le sujet. Plus de la moitié d'entre elles (58%) le pratiquent depuis plus de 5 ans en 2023, on peut donc supposer que ces dernières ont pérennisé leur pratique.
3-L’implantation territoriale est une des principales motivations des entreprises pratiquant le mécénat de compétences. L’avenir du mécénat de compétences sera territorial.
Parmi les raisons qui poussent les entreprises mécènes à pratiquer le mécénat de compétences, on retrouve sans surprise la volonté d’améliorer la marque employeur ou de fidéliser les collaborateurs (60%), le fait de fédérer autour des projets RSE (54%) et le renforcement des liens avec les acteurs du territoire (46%). Mener une politique d’engagement des collaborateurs peut répondre à la volonté d'ancrer l'entreprise sur son territoire et d’agir directement là où elles sont implantées. Cette notion territoriale était déjà importante en 2021 (43%) mais elle s’est particulièrement accentuée par rapport à 2019 où elle n’était abordée que dans 27% des réponses.
4-Les entreprises donnent plus de jours d’engagement à leurs collaborateurs mais cet engagement est difficile à honorer en pratique.
En 2023, 42% des entreprises pratiquant le mécénat de compétences accordent entre 1 et 5 jours par an à leurs collaborateurs, 27% entre 6 et 10 jours par an, et 10% entre deux semaines et six mois par an. En résumé, 39% des entreprises accordent plus de 6 jours par an, soit une augmentation de 35 points par rapport à 2021. Cependant la totalité de ces jours n’a pas été utilisé par les collaborateurs de 68% des entreprises, seuls 22% ont déclaré que les jours avaient été utilisés en totalité ou presque.
5-Stimuler l’appétence des salariés et les acculturer au secteur associatif est un enjeu identifié pour le développement du mécénat de compétences.
38% des mécènes de compétences estiment que développer l’appétence des collaborateurs est nécessaire pour développer davantage le mécénat de compétences dans les deux années à venir mais aussi convaincre les ressources humaines et managers en interne (29%), augmenter les moyens humains et financiers (21%).
6 - Le mécénat de compétences mobilisant l’expertise professionnelle et les journées solidaires sont les formats les plus plébiscités.
62% des entreprises pratiquant le mécénat de compétences mobilisent l’expertise des collaborateurs, tandis que 38% mobilisent des compétences non liées à leur métier pour mener à bien leur mission d’engagement.
Tout comme en 2021, le format de journées solidaires est le plus plébiscité (42%). Il reste le plus pratiqué en dépit des questionnements éthiques et d’impact qu’il soulève. C’est sans aucun doute lié au fait qu’il s’agisse d’un format réplicable qui répond à des besoins récurrents, qui peut mobiliser les salariés en collectif.
7- Les perspectives concernant le mécénat de compétences restent encourageantes, malgré des freins persistants.
Les entreprises pratiquant le mécénat de compétences ont exprimé leur optimisme quand à l’avenir du dispositif. Plus de la moitié déclare vouloir augmenter ses actions d’ici 2 ans (54%), et seulement 1% redoute de devoir les réduire.
De plus, alors que la question du maintien en emploi des seniors est plus d’actualité que jamais, le mécénat de compétences long terme intégré dans un aménagement de fin de carrière émerge dans ce contexte comme une solution potentielle. Pour 23% des entreprises pratiquant le mécénat de compétences, la réforme des retraite pourrait inciter à déployer ou à renforcer ce dispositif.
A contrario, les deux principaux freins expliquant les réticences des entreprises mécènes à pratiquer le mécénat de compétences sont le manque de ressources financières (36%), des équipes trop restreintes pour se permettre de mettre à disposition des collaborateurs (28%), le manque d’équipe dédiée au déploiement du dispositif (23%), ou encore le manque de visibilité sur l’intérêt du dispositif (19%).
Une dynamique positive semble toutefois amorcée puisque 39% des entreprises mécènes pensent que la direction de leur entreprise initiera le mécénat de compétences dans les deux années à venir.